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Le CFIBD : un acteur de l'Agenda 2030


Votre association est un des partenaires actifs dans la promotion de l'Agenda 2030 en France ; quel est votre rôle dans cette dynamique nationale ?

Le Cfibd est à l’origine de cette dynamique nationale.


En août 2016, dans la foulée du congrès de Columbus (Ohio), l’IFLA s’est tournée vers le Cfibd, son relais pour la France, afin que la France participe à un atelier européen sur la sensibilisation des bibliothèques à l’Agenda 2030. A l’automne, l’IFLA a précisé ses attentes : chaque pays participant (ils étaient une douzaine) devait désigner un représentant associatif et un représentant des bibliothèques publiques. Le Conseil d’Administration du Cfibd qui réunit notamment la Bpi, l’ENSSIB et trois des principales associations professionnelles françaises a alors proposé à l’IFLA respectivement Raphaëlle Bats, membre du CA du Cfibd et Patrick Megel, en poste à la médiathèque de Martigues.


Par la suite, Raphaëlle et Patrick ont intégré la Commission Advocacy de l’ABF et son sous-groupe Agenda 2030 dans la perspective d’en faire un groupe de travail national non exclusivement ABF. Y seront représentées toutes associations et institutions actives sur la thématique de l'agenda 2030 et volontaires pour y participer activement.


Cette perspective s’inscrit dans une démarche collaborative qui est dans l’ADN de notre association. Si le Cfibd a pris l’initiative, aujourd’hui la démarche est devenue collective et elle est portée conjointement par l’ABF, la Bpi, le Cfibd et l’ENSSIB.


Le développement durable n'est pas une notion nouvelle ; en quoi l'Agenda 2030 de l'ONU vous parait être un outil important pour les bibliothèques françaises, aujourd'hui ?

Dans une société hyperconnectée comme la nôtre, un sujet chasse l’autre en permanence sur la scène médiatique. Le développement durable peut donc donner une impression de déjà-vu. Pourtant, c’est un concept qui touche aux fondements de nos sociétés, et même à leur survie. Nous allons en parler pendant encore longtemps et sa mise en œuvre dans toutes les dimensions de nos activités partout dans le monde va s’étendre sur plusieurs générations ! Bien sûr, nous n’ignorons pas que ce thème peut paraître difficile à saisir : il est très large puisqu’il ne s’étend pas seulement à l’environnement mais aussi aux politiques sociales et aux politiques économiques. Et tous les acteurs de la société sont appelés à s’en saisir.


Mais comment s’y prendre ? Une institution culturelle est bien placée pour répondre à ces questions : c’est la bibliothèque. La bibliothèque est une institution globale : des collections encyclopédiques, des services pour l’aide à la recherche d’emploi ou l’accès à des infos sur la santé par exemple, l’accent mis sur l’accueil des publics, la coopération avec des acteurs locaux… Elle fait du développement durable sans le savoir depuis toujours, comme Monsieur Jourdain. Malheureusement, le plus souvent, le citoyen, l’habitant, l’élu (parfois même le/la bibliothécaire) n’en sont pas conscients ! L’agenda 2030 est l’occasion de braquer les projecteurs sur ces réalités pour valoriser les bibliothèques.


Lors des journées Nouveaux Bibliothécaires que nous avons organisées en janvier, deux ateliers été organisés sur le développement durable en bibliothèques. Plusieurs collègues ressentent le besoin de créer un groupe de travail à l’échelle nationale. Affaire à suivre…


Pourriez-vous nous présenter, parmi les 17 ODD, celui qui vous parait indiquer aujourd'hui un domaine d'action essentiel pour les bibliothèques aujourd'hui ?

Les 17 objectifs sont tous essentiels car ils forment un tout, chacun étant une « brique » dans une démarche globale ! S’il fallait néanmoins en retenir un, attardons-nous sur l'objectif 16, notamment pour la cible 16.10 - accès à l'information. C’est un terrain d'action essentiel pour les bibliothèques aussi bien dans les pays du Sud, moins bien « équipés » que nous en la matière mais aussi dans nos pays du Nord où l’abondance d’information dissimule parfois des retours en arrière : l’accès à une information fiable est en crise commun à l’information ? Quel rôle pour la bibliothèque ? Quelle place pour le bibliothécaire, aux côtés des parents, des professeurs, … ? La question se pose partout… A nos yeux, la bibliothèque présente cette spécificité d’être l’un des derniers lieux (peut-être le dernier) dont on peut pousser la porte, « puissant ou misérable ». On peut y venir anonyme, on peut y être seul et tranquille ou bien au contraire venir à plusieurs pour débattre ou participer à un atelier. L’information y est bien vivante, actualisée et accessible. La bibliothèque est un service public de la démocratisation des savoirs ! Quel organisme peut proposer la même offre ?



Pourriez-vous nous donner un exemple d'action que votre institution/association mène et qui participe à la réalisation d'un ou de plusieurs objectifs de l'Agenda 2030 ?

Tout le sens de l’action du Cfibd se déploie et se cristallise dans l'objectif 17 "Encourager les partenariats". Depuis le début des années 90, notre association a reçu pour tâche d’informer, sensibiliser et mobiliser les professionnels français dans le champ de la coopération internationale et, en retour, de valoriser les réalisations des bibliothèques et centres de documentation français. C’était une spécificité française jusqu’il y a peu. Savez-vous que le Brésil vient de créer son propre « Cfibd » ?!

Dans ce vaste bilan de trente années d’action, je voudrais choisir un exemple. Il remonte à quelques années mais dont les effets ne sont pas prêts de s’éteindre. C’est ce qui nous a guidés quand nous avons porté la candidature de la France pour accueillir en 2014 le congrès annuel de l’IFLA. Nous avons proposé la ville de Lyon et nous avons eu la satisfaction de constater que les bibliothèques lyonnaises et de la région ont répondu présentes, sans hésitation, de même que tous les membres de la communauté professionnelle française avec lesquels nous travaillons depuis bientôt trente ans. Cette unanimité a permis de faire gagner notre dossier ! Puis lors du Congrès, nous avons travaillé, avec d’autres, à l’adoption de la Déclaration de Lyon qui a été ensuite endossé par plus de 600 bibliothèques et associations à travers le monde. Ce texte a été la première étape du « lobbying » de l’IFLA auprès de l’ONU qui a finalement abouti à faire entrer les bibliothèques dans l’agenda 2030. La boucle est bouclée !



Auriez-vous un conseil pour une bibliothèque française désireuse de se lancer dans une démarche de développement durable ?

Au Cfibd, cela ne vous étonnera pas, on aime les références étrangères. « Un pessimiste voit une difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit une opportunité dans chaque difficulté" disait Winston Churchill. Arlors, considérer cette démarche non comme un « fardeau supplémentaire » pour les équipes mais comme une opportunité pour valoriser leur travail !


Franck Hurinville, Président du Cfibd


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